Curieux est le temps, qui passe vite et parfois si lentement. A vrai dire rarement. Pour ma part, la pratique du parapente ces derniers temps se résume assez brièvement. Après mon retour des championnats du monde, j’ai tout lâché pour me consacrer pleinement à mes études, car qui n’est pas encore au courant, on ne gagne pas sa vie en volant. Pendant ce temps, Maxime s’est occupé de la rédaction de son bouquin et s’est mis à fond dans la préparation au marche et vol.
Mon année d’étude s’est enfin terminée, en beauté, et je peux de nouveau respirer et envisager de regarder en l’air. Maxime a remporté le Bornes To Fly et son livre sort en juin. Nous étions deux âmes libres prêtes à voler et à faire vivre speed2Fly. Vous trouvez peut être curieux que je parle au passé, mais quelque chose en travers de ma gorge est légèrement mal passé…
Le weekend dernier, nous avons enfin pu nous consacrer à notre projet bi-place. La météo n’était pas mauvaise mais pas excellente non plus, la masse d’air instable sans vraiment l’être assez, nous nous sommes lancés dans la quête de notre premier record. Pleins d’optimisme, nous visions un triangle FAI de 150 km, ce qui pouvait permettre de battre plusieurs records en un vol…
Samedi matin, nous partons donc pour une face Est, les conditions semblent instables, il est à peine 10h que de jolies boules de coton s’installent le long de la face Est de l’Epine. Difficile de choisir notre point de départ, pour ce que nous voulons faire, nous avons le choix entre Marlens et MontLambert. Marlens est actif plus tôt, mais la sortie n’est pas évidente et le petit n’est pas le point fort de notre bi. MontLambert est souvent plus lent à offrir ses premiers thermiques mais les conditions matérialisées dès les premières heures de la matinée nous font opter pour la combe de Savoie.
Arrivés à l’atterrissage de MontLambert, les plafonds sont très bas et la brise déjà bien installée. Nous retrouvons quelques crosseurs qui comme nous, se sont fait avoir par une météo bien plus alléchante. La journée n’est pas encore perdue, nous passons au plan B et rentrons sur Aiguebelette pour tenter un record de vitesse sur un triangle de 25km. Ce site posé sur une face Ouest offre des conditions thermodynamiques très intéressantes durant l’après midi, ce qui nous laisse le temps de faire quelques courses pour assurer le ravitaillement de notre équipe. En l’air, il est important de boire et s’alimenter lors des longs vols pour garder un état de vigilance optimal. On emmène des pompotes, pâtes de fruit, Gerblé, mais en recherchant des photos, je me suis rappelé que nous avons déjà essayé quelque chose d’à peine moins diététique….
Mais ce jour là, on, enfin je, voulais un tiramisu aux fraises. En réalité, c’était une excuse pour finir le paquet de boudoir. Arrivés à la maison, on avait tout les ingrédients sauf les boudoirs qui avaient disparu. Le temps que l’on commence le cluedo pour trouver qui avait froidement descendu un paquet de gâteaux secs, la masse d’air s’est rapidement asséchée et une fois sur le décollage, la plaine ne démontrait pas grande activité et le thermique soufflait fortement sur l’air d’envol. La danse des pilotes non aguerris ne me donnait pas l’envie de mettre en l’air et puis nous avions déjà raté le créneau. Nous n’avions plus qu’à attendre que le thermodynamique s’installe franchement. Après un beau décollage, nous nous lançons dans le parcours : l’objectif est de faire ces 25km sans enrouler et la règle est de ne pas arriver 500m plus bas que notre point de départ. Nous avons été trop gourmant sur l’altitude du start et avons dû enrouler sur la fin. Sans parler que techniquement, il nous manquait une partie de notre système d’accélérateur ce qui ne m’a pas permis de pousser sur le barreau… A 1 minute près, on y était presque !
Le lendemain, nous avons réitéré notre tentative mais en partant du décollage du Banchet. Nous n’avons pas réussi à trouver la porte de sortie idéale, moyennant de quoi s’extraire mais pas au bon endroit ni à la bonne hauteur pour réaliser le parcours prévu.
En terme de record, le week-end fût un échec. En terme de vol, je crois que cela nous a fait du bien de nous remettre sous le bi. Je me sens de plus en plus à l’aise malgré le peu d’entrainement, nous sommes prêts pour la suite des festivités. Et comme on dit, sans alcool, la fête est plus folle… Sans parapente, la fête est… différente. A la suite de ces deux belles journées de vol, nous avons appris que notre sponsor principal nous quittait, ou plutôt nous éjectait. C’est dommage, car il nous quitte avec la voile. Que voulez vous, dans un milieu qui brasse des millions, un monde en mouvement constant, la concurrence est rude et il ne suffit pas d’inventer, il faut réaliser ! Nous prenons donc un nouvel envol, pleins d’optimisme, l’avenir est devant nous. Nous avons créé ce projet pour promouvoir des valeurs, sortir des habituels partages de manche de compétition, faire autrement, mais partager. Avec vous. Avec ceux qui nous soutiennent. Nous allons vite trouver une voile pour continuer sur notre lancée, la recherche est lancée !
Le kangaroo 4 a l air de marcher très fort!!!!
FORZA! C’est pas un petit revers qui va vous faire changer de cap quand même! Ayant une petite idée du mal des bestiaux…
« Faites-y bien »!
Schristophe
je vous souhaite de trouver le plus rapidement possible une aile qui vous permettra de concrétiser votre projet avec succès !